Carnets de grenier

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mercredi 3 mars 2010

Boutang, conférence sur le Prince chrétien



Le plaisir de voir à l'œuvre l'esprit brillant de Pierre Boutang vaut bien une vidéo au son tout à fait exécrable.

jeudi 24 décembre 2009

Les Nains n'y changeront rien




Pour faire suite à la mention par Jack Marchal du nom de Léon Degrelle, un peu d'exaltation littéraire. Un des plus grands pamphlétaires, des plus grands écrivains français sans doute est belge, et il n'est pas même détesté ou maudit, mais simplement écarté. Pas esthète puisque politique, et pas accessible au jugement esthétique puisque profondément mauvais. – Il conviendrait de préciser qu'il y a le mal mauvais et le mal bon, dit transgressif… Il y aurait beaucoup à dire sur ce que cet exemple montre de l'immoralisme moral de l'époque, mais ce sera pour une autre fois.

Écarté donc. Pourtant il y a du Rousseau et du Joseph de Maistre chez Léon Degrelle, mais il y a aussi du Hitler – ceci devant sans doute, par quelque formidable tour de passe-passe rhétorique, annuler cela. La démocratie qu'il conchiait et qu'aujourd'hui l'on pare des milles vertus de l'évidence – que sont tristes les époques d'évidence ! et qu'elles servent mal ce qu'elles soutiennent… – ne vaut qu'en ce qu'elle pourrait faire entendre au peuple, c'est-à-dire à l'homme en entier, dans sa faiblesse et sa rudesse, cette beauté radicale, autonome mais incarnée, purement esthétique mais tout entière politique, d'un texte immoral, haineux et génial, en un mot d'un texte fou et sans égal dans son ordre.

Mais la démocratie réelle en reste là-dessus aux ravachols du pétard mouillé, et refuse au peuple – qu'elle prétend autonome tant que cela n'implique pas de libertés concrètes – tout ce qui est grand, pour lui opposer ce qui est bon, et qui par malheur, est petit et bien laid. La liberté pour quoi faire, si ce n'est pour faire entendre ce qui est inouï ? La démocratie pour quoi faire, si ce n'est pour donner à tous le sentiment enfin vif, enfin épuré des scories moralisatrices, des prêches, des religions qui s'ignorent, le sentiment tout simple et par lui-même si vrai du sublime ? Quitte à connaître enfin ce qu'on prétend haïr par humanité, au risque humain de l'aimer aussi par côtés.

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vendredi 18 septembre 2009

P.-A. Cousteau, Innocence et culpabilité

Rebatet & Cousteau, Dialogues de Vaincus.

La pire engeance en prison ce sont les innocents. Car de deux choses l’une : ou bien ils sont vraiment innocents, et alors je me désintéresse de leur sort puisque ce ne sont pas des copains à nous, ou bien ils sont faussement innocents et c’est bien pire. Car ils sont entrés ainsi dans le jeu de l’ennemi, ils ont accepté l’échelle des valeurs de l’ennemi, et en en se proclamant innocents, ils admettent implicitement que les autres condamnations sont légitimes. La seule réaction honorable est de répudier ce mythe dégradant de l’innocence et de la culpabilité, et de n’accepter que des vainqueurs et des vaincus. Tout le reste n’est que fariboles et fumisteries.

Lucien Rebatet & Pierre-Antoine Cousteau, Dialogue de “vaincus”, Berg International, 1999, p. 70.

lundi 14 septembre 2009

France–Afrique du Sud


Rembrandt, Le Fils prodigue.


Au terme d'une soirée bien arrosée, une jeune fille, étudiante en anthropologie, dit vouloir faire un voyage à Johannesburg, « histoire de voir »… Outre Constant, sont présents F., qui se définit comme anarchiste, et dit « ne pas aimer la politique, sauf Noël Mamère » ; et K., pas très bavard, qui n'aime que les jeunes filles belges, mais pense « qu'on est tous pareils, et que les races, c'est de la connerie ».

La jeune fille : Maintenant les choses changent là-bas, ils appliquent la discrimination positive.


Les deux autres trouvent ça formidable, ils sont heureux. On dirait qu'ils l'ont décidée, cette discrimination. « Je m'en félicite », dirait un politique.

Constant : Deux injustices ne font pas une justice.

F., franchement irrité : Bon, ça va, arrête tes conneries. Tu vas dire que c'est normal ce qu'on a fait là-bas ?

C. : J'ai rien fait là-bas, ni vous non plus d'ailleurs.

F. : D'accord, ce que les blancs ont fait aux noirs, si tu veux jouer au petit malin. Tu trouves ça normal, tu vas dire que c'est l'Histoire encore, c'est bien ça ? Mais c'est une Histoire qui a à peine quinze ans. Les noirs doivent reprendre ce que les blancs leur ont pris.

C. : C'est vrai que c'est tout frais. Mais l'égalité dans la loi ayant été proclamée, il ne faut pas pour autant rendre coupable les jeunes nés de lignées de colons responsables de tous les maux de cette société, ni surtout de ceux causés par leurs ancêtres.

F. : Il faut bien que ça change non ? Alors il faut que les noirs prennent des postes de responsabilité. On enlève un blanc, on met un noir ; il faut qu'ils reprennent ce qui leur appartient, qu'ils redeviennent fiers de ce qu'ils sont.

C., badin : Il faut que les noirs prennent la place des blancs ? Mais tu as une vision raciste des choses.

F. explose : Et ce qui s'est passé avant, ce que les blancs leur ont fait, c'est pas du racisme peut-être !?


Le chœur reprend les bonnes paroles.

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mardi 14 juillet 2009

Au menu : sexe, art et politique

La Grande bouffe, M. Ferreri, 1973.

En ce Quatorze Juillet commençant, premier billet de ce bleaugue.

En guise de mise en bouche, un texte de présentation assez long, sorte de Qui suis-je ? conceptuel.

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