On prend quelques vacances et tout s'éclaire. Maintenant que je
n'ai plus à supporter tout ce que je déteste, je m'en fous et je
comprends comment j'ai pu faire pour ça pendant si longtemps. Je
comprends surtout tous les moralistes du bon sentiment qui m'en veulent
de ne pas supporter ce qu'ils supportent eux-mêmes – belle tolérance
que voilà ! En réalité ils ne supportent rien, ils s'en foutent
seulement. Comme c'est pratique et reposant de faire mine d'acquiescer
à ce qu'on ignore !
Il y a plus d'acceptation dans mes
vitupérations haineuses que dans leur inconscience, car lorsque je
hais, je suis plus proche du réel que quand ils aiment… leur amour est
formel (les étrangers en soi, les minorités opprimées en soi…
mais les étrangers véritables, qu'on croise dans la rue, rue de
Marseille à Lyon, à Bordeaux Nord, à Chapelle ou dans les quartiers du
Nord de Marseille ? Mais le refus de s'intégrer, la volonté de donner
honte à la majorité qui refuse d'en accepter plus tandis qu'elle n'a
rien demandé, ça c'est autre chose…)
Qu'on touche deux mots de
la culture arabe pour dire que c'est quelque chose de merveilleux, et
on acquiescera. Qu'on dise autre chose, même avec grande modération et
retenue, et on se récriera sur l'air de l'évidence : mais enfin, ce dont vous parlez n'existe pas.
C'est qu'on joue les Arabes en soi contre les Arabes réels quand le
réel est moche, mais quand on croit voir quelque chose de bon dans les
Arabes tels qu'ils sont ou même dans l'idée qu'on s'en fait, là les
portes sont ouvertes à toutes les gâteries baveuses. Étrange réalité
qui ne supporte que d'être louée, et pas flétrie ! Soit les choses sont
bonnes et alors elles existent, soit elles ne le sont pas, et sont
alors illusoires, et toute idée de jugement est rejetée. Juger l'autre
autrement qu'en bien ? Mais enfin, vous n'y pensez pas ! Dire du bien de ce qu'on ignore, ça par contre…
Tag - tolérance
mercredi 23 décembre 2009
Merci
Par Constant le mercredi 23 décembre 2009, 18:56 - Analyse