Carnets de grenier

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lundi 14 septembre 2009

France–Afrique du Sud


Rembrandt, Le Fils prodigue.


Au terme d'une soirée bien arrosée, une jeune fille, étudiante en anthropologie, dit vouloir faire un voyage à Johannesburg, « histoire de voir »… Outre Constant, sont présents F., qui se définit comme anarchiste, et dit « ne pas aimer la politique, sauf Noël Mamère » ; et K., pas très bavard, qui n'aime que les jeunes filles belges, mais pense « qu'on est tous pareils, et que les races, c'est de la connerie ».

La jeune fille : Maintenant les choses changent là-bas, ils appliquent la discrimination positive.


Les deux autres trouvent ça formidable, ils sont heureux. On dirait qu'ils l'ont décidée, cette discrimination. « Je m'en félicite », dirait un politique.

Constant : Deux injustices ne font pas une justice.

F., franchement irrité : Bon, ça va, arrête tes conneries. Tu vas dire que c'est normal ce qu'on a fait là-bas ?

C. : J'ai rien fait là-bas, ni vous non plus d'ailleurs.

F. : D'accord, ce que les blancs ont fait aux noirs, si tu veux jouer au petit malin. Tu trouves ça normal, tu vas dire que c'est l'Histoire encore, c'est bien ça ? Mais c'est une Histoire qui a à peine quinze ans. Les noirs doivent reprendre ce que les blancs leur ont pris.

C. : C'est vrai que c'est tout frais. Mais l'égalité dans la loi ayant été proclamée, il ne faut pas pour autant rendre coupable les jeunes nés de lignées de colons responsables de tous les maux de cette société, ni surtout de ceux causés par leurs ancêtres.

F. : Il faut bien que ça change non ? Alors il faut que les noirs prennent des postes de responsabilité. On enlève un blanc, on met un noir ; il faut qu'ils reprennent ce qui leur appartient, qu'ils redeviennent fiers de ce qu'ils sont.

C., badin : Il faut que les noirs prennent la place des blancs ? Mais tu as une vision raciste des choses.

F. explose : Et ce qui s'est passé avant, ce que les blancs leur ont fait, c'est pas du racisme peut-être !?


Le chœur reprend les bonnes paroles.

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dimanche 6 septembre 2009

Dialogue inter-ethnique

La solution.


À P., 22 h 30. M., bite-sur-pattes d'une amie un peu conne, mais peut-être gentille. Je crois qu'elle aime se faire taper dessus. Il lui faudrait un psychiatre — elle a préféré un arabe qui lui défonce le cul —, et sans doute aussi la gueule. Tout cela se déroule avec en gros plan sa face grimaçante de bougnoule-clochard atteint du syndrome du maître-du-monde-au-RMI, doublée de ce détestable et typique accent de hyène convulsive. Des efforts ont été faits afin de rendre l'ensemble des propos du personnage compréhensible.

M. (consonnance arabe) : C'est toi l'raciste ?

Constant : Je pense que c'est bien moi.

M. : Vas-y, c'est trop con. Pourquoi t'es raciste ? [Plus bas] On va parler doucement pour pas que les autres entendent.

C. : C'est ce qu'on dit de moi, je ne me présente pas comme ça. Regarde, je suis là, je ne suis pas parti, je te parle.

M. : Pourquoi t'es raciste ?

C. : Je suis réactionnaire.

M. : Vas-y, explique-moi.

C. : Je n'aime pas le monde de maintenant. Je pense que le monde était mieux autrefois.

M. : Autrefois, quand autrefois ?

C. : Dans l'Antiquité, à la Renaissance.

M., éructant : L'antiquité, la renaissance… toi t'étais où ? Toi, t'étais où ? T'es n'importe quoi. J'ai entendu parler de toi, on m'a dit : lui… mais toi t'es de la merde. T'es n'importe quoi. Pourquoi t'es raciste ?

C. : … Je n'aime pas quand on dit des gens des banlieues : « C'est pas de leur faute, ils ont beaucoup souffert. »

M., l'air de plus en plus mauvais : C'est n'importe quoi… [Me touchant le ventre] Tu manges des saucisses toute la journée, toute la journée… tu chies de la merde toute la journée…

C.  : T'es pédé en plus ?

M. : Vas-y, je veux pas te parler. Je suis foncedé.

[Le « dialogue » — terme journalistique pour parler d'agression non encore physique, quand c'est un arabe qui prend l'initiative — s'interrompt, et le sous-homme va baver à d'autres. Quelques minutes se passent.]

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lundi 10 août 2009

Libations citoyennes, I : Tout est bien

Je suis un sot, et un bourgeois, il faut bien le confesser : la nuit, tristement, honteusement, j'aime dormir. Esclave d'études à présent terminées et inutiles, d'un travail épisodique et ingrat, je demeure dans mon isolement coupable. Pourtant, il suffit parfois d'un geste pour aller vers l'autre, ou du moins, pour le laisser venir à vous. J'ai passé le pas, enfin : j'ouvre la fenêtre.

Chasseur blanc, coeur noir

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mercredi 5 août 2009

Première fournée de l'hyper abécédaire négatif

Plus d'une quarantaine de liens dûment sélectionnée et ordonnée pour commencer.


« "Formation, éducation, culture, aménagement du territoire, émancipation, protection, développement durable, agriculture, forums participatifs, maternité, imaginer Poitou-Charentes autrement, imaginer la France autrement, imaginer autrement autrement."
Apprenez cela par cœur, je vous en prie, vous gagnerez du temps. […] Quant à la part maudite, elle aura le droit de s’exprimer, bien sûr, mais seulement aux heures de récréation. »
— Ph. Muray, Le Sourire à visage humain, Les Belles Lettres.




On ne passe pas


Avertissement : La page qui suit est destinée à être actualisée périodiquement, par ajout de nouveautés ou de vieilleries ayant échappées à ma vigilance citoyenne. Certains textes de mon goût sont aussi devenus totalement introuvables et feront peut-être l'objet d'un hébergement autonome, si j'ai le temps de m'occuper de cela. Libre à vous de me proposer d'autres chose qui vous paraissent fondamentale, et oubliées.

  • A

A comme adieu : Bref extrait de l'ouvrage du Général Bigeard, Adieu ma France, paru aux éditions du Rocher, sur le site de François Desouche.

A comme anti-fascisme : Texte tiré de l'émission Répliques d'A. Finkielkraut, diffusée le 29 septembre 2007 sur France Culture, dans lequel Lionel Jospin fait un sort à l'anti-fascisme d'origine mitterrandienne, repris sur François Desouche.

A comme antiphrase : Réjouissante lettre ouverte de feu Serge de Beketch au président du MRAP, « Punissons tous les racistes », sur Bien dégagé derrière les oreilles.

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