Carnets de grenier

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dimanche 21 février 2010

M.C.

Tant qu'y a du gazon, ça joue.

Ah la beauté sournoise ! La petite chose aux yeux bleus rayonnants, sans effets ni fanfreluches l'avait bien saisi par les couilles. Il n'avait pas eu même le temps de l'entreprendre, ni de savoir quelle occulte qualité en elle l'attirait, mais sitôt la nouvelle de son engagement découverte, il se maudissait d'avoir perdu son temps à soupeser ses raisons. Bras ballants, vit enflé, tête encombrée : le beau tableau clinique du pucelage, avec dix années de retard. Il avait du même coup un prétexte commode pour justifier ses moroses jongleries, et il s'y adonna bientôt sans mauvaise conscience.

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dimanche 6 septembre 2009

Dialogue inter-ethnique

La solution.


À P., 22 h 30. M., bite-sur-pattes d'une amie un peu conne, mais peut-être gentille. Je crois qu'elle aime se faire taper dessus. Il lui faudrait un psychiatre — elle a préféré un arabe qui lui défonce le cul —, et sans doute aussi la gueule. Tout cela se déroule avec en gros plan sa face grimaçante de bougnoule-clochard atteint du syndrome du maître-du-monde-au-RMI, doublée de ce détestable et typique accent de hyène convulsive. Des efforts ont été faits afin de rendre l'ensemble des propos du personnage compréhensible.

M. (consonnance arabe) : C'est toi l'raciste ?

Constant : Je pense que c'est bien moi.

M. : Vas-y, c'est trop con. Pourquoi t'es raciste ? [Plus bas] On va parler doucement pour pas que les autres entendent.

C. : C'est ce qu'on dit de moi, je ne me présente pas comme ça. Regarde, je suis là, je ne suis pas parti, je te parle.

M. : Pourquoi t'es raciste ?

C. : Je suis réactionnaire.

M. : Vas-y, explique-moi.

C. : Je n'aime pas le monde de maintenant. Je pense que le monde était mieux autrefois.

M. : Autrefois, quand autrefois ?

C. : Dans l'Antiquité, à la Renaissance.

M., éructant : L'antiquité, la renaissance… toi t'étais où ? Toi, t'étais où ? T'es n'importe quoi. J'ai entendu parler de toi, on m'a dit : lui… mais toi t'es de la merde. T'es n'importe quoi. Pourquoi t'es raciste ?

C. : … Je n'aime pas quand on dit des gens des banlieues : « C'est pas de leur faute, ils ont beaucoup souffert. »

M., l'air de plus en plus mauvais : C'est n'importe quoi… [Me touchant le ventre] Tu manges des saucisses toute la journée, toute la journée… tu chies de la merde toute la journée…

C.  : T'es pédé en plus ?

M. : Vas-y, je veux pas te parler. Je suis foncedé.

[Le « dialogue » — terme journalistique pour parler d'agression non encore physique, quand c'est un arabe qui prend l'initiative — s'interrompt, et le sous-homme va baver à d'autres. Quelques minutes se passent.]

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vendredi 4 septembre 2009

Mort pour la néo France

Nouveaux Français


Soirée chez un ami, ancien militaire, pas croisé depuis des mois, à B.

Quand des mecs du RIMA se sont fait tuer il y a quelque temps, un mec a parlé à la télé, un mec du régiment, qui fait partie d'une certaine élite de l'armée française, qui est en ligne, et il a dit quelque chose qui m'a choqué.

On lui demandé quel était son sentiment après la mort de ses camarades, et il a répondu : « J'ai peur ». J'ai eu envie de lui dire : tu t'es trompé de métier, il fallait pas faire ça, fallait être boulanger, bosser dans un bureau…

S'en suit un bref silence.

Si moi j'ai quitté l'armée — ça va faire très vieux con ce que je te dis… — c'est que je voulais pas mourir pour des gens qui en ont rien à foutre, un président qui en a rien à foutre… une France… c'est plus ma France.

samedi 18 juillet 2009

G. a de beaux yeux

Les noms de lieux, de personnes, de choses et de sentiments ont été modifiés afin de protéger la vie privée de mes personnages imaginaires.



©A.M. Kuchling, Hunting Artemis

Dernier jour à Poitiers avant mon départ estival pour Brest. Il fait chaud. Ma piaule minuscule est fumante de tabac fort et de sueur. C'est un remède peu couteux à l'ennui, une fois le plaisir des deux premières consommé, si bien que je finis par épuiser mes derniers brins de scaferlati. Pendant des heures, j'hésite à franchir ma porte, à descendre pour croiser cette faune puante et surtout bien pléthorique qui me contamine. Finalement, en fin d'après-midi, n'y tenant plus, je me rends à la civette toute proche. Cela fait, j'émiette le tabac frais et sombre entre les tiges rouges et brillantes de ma rouleuse, je me fais une clope bien droite, bien grosse, bien blanche, mais aérée quand même, comme je les aime, l'allume, et la fumant avec volupté, j'en finis du tour de bloc pour rentrer chez moi sans faire demi-tour.

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